Google te faz idiota?
No Le Monde.fr artigo de Nicolas Carr, traduzido para o frances, “Is Google Making Us Stupid”. A questão central do bom artigo é a mudança na sensorialidade em voga com a cibercultura e o dilema que chamei em texto de 2003 de economia entre o “clique e da contemplação”. Vejamos abaixo trechos e alguns comentários:
“(…) Auparavant, me plonger dans un livre ou dans un long article ne me posait aucun problème. Mon esprit était happé par la narration ou par la construction de l’argumentation, et je passais des heures à me laisser porter par de longs morceaux de prose. Ce n’est plus que rarement le cas. Désormais, ma concentration commence à s’effilocher au bout de deux ou trois pages. Je m’agite, je perds le fil, je cherche autre chose à faire. J’ai l’impression d’être toujours en train de forcer mon cerveau rétif à revenir au texte. La lecture profonde, qui était auparavant naturelle, est devenue une lutte.
(…) Pour moi, comme pour d’autres, le Net est devenu un media universel, le tuyau d’où provient la plupart des informations qui passent par mes yeux et mes oreilles. Les avantages sont nombreux d’avoir un accès immédiat à un magasin d’information d’une telle richesse, et ces avantages ont été largement décrits et applaudis comme il se doit. ‘Le souvenir parfait de la mémoire du silicium’, a écrit Clive Thompson de Wired, ‘peut être une fantastique aubaine pour la réflexion.’ Mais cette aubaine a un prix. Comme le théoricien des média Marshall McLuhan le faisait remarquer dans les années 60, les média ne sont pas uniquement un canal passif d’information. Ils fournissent les bases de la réflexion, mais ils modèlent également le processus de la pensée. Et il semble que le Net érode ma capacité de concentration et de réflexion. Mon esprit attend désormais les informations de la façon dont le Net les distribue : comme un flux de particules s’écoulant rapidement. Auparavant, j’étais un plongeur dans une mer de mots. Désormais, je fends la surface comme un pilote de jet-ski.“
Sobre isto, escrevia para uma entrevista me perguntando como eu me desconecto:
” A minha estratégia principal para desconectar é ler romances. Acho que temos que achar um equilíbrio entre o que chamei, metaforicamente, o “clique” e a “contemplação”. A internet e os demais dispositivos eletrônicos nos permitem interagir, produzir, compartilhar informação de forma inédita. Podemos, pela primeira vez, produzir, consumir e distribuir informação sob os mais diversos formatos (texto, aúdio, foto, vídeo) e para todo o planeta de forma quase imediata. As novas tecnologias informacionais em rede nos permitem emitir, distribuir e produzir colaborativamente. Sempre que podemos emitir livremente e colaborar com outros, podemos reconfigurar a cultura, a sociedade, a política. Temos que aproveitar esta oportunidade. É isto que chamo aqui do “clique”. Mas devemos também saber o momento de desligar, de viver a duração e não os momentos fragmentados e numéricos do tempo cronológico, momentos para consumir menos, de tudo, de comida a informação. Devemos assim, buscar momentos de contemplação. E não há nada aqui de, necessariamente, religioso ou místico. Tratase apenas de fechar os olhos, parar para ler um livro, ouvir uma história, seja ela contada através de um filme ou uma música, de deixar que outros nos levem pelas suas narrativas. Devemos aproveitar as possibilidades fantásticas do “clique” que a cibercultura nos propõe, mas devemos também saber o momento de “contemplar”. Para mim, há dois momentos: ler e brincar com os meus filhos.”
E continua o texto :
“Je ne suis pas le seul. Lorsque j’évoque mes problèmes de lecture avec des amis et des connaissances, amateurs de littérature pour la plupart, ils me disent vivre la même expérience. Plus ils utilisent le Web, plus ils doivent se battre pour rester concentrés sur de longues pages d’écriture. Certains des bloggeurs que je lis ont également commencé à mentionner ce phénomène. Scott Karp, qui tient un blog sur les média en ligne, a récemment confessé qu’il avait complètement arrêté de lire des livres. ‘J’étais spécialisé en littérature à l’université et je passais mon temps à lire des livres’, écrit-il. ‘Que s’est-il passé ?’ Il essaie de deviner la réponse : ‘Peut-être que je ne lis plus que sur Internet, non pas parce que ma façon de lire a changé (c’est à dire parce que je rechercherais la facilité), mais plutôt parce que ma façon de PENSER a changé ?’ “
Sobre a nova sensorialidade: uma nova forma de ler e de pensar está emergindo com as mídias eletrônicas.
“(…) Et nous attendons encore des expériences neurologiques et psychologiques sur le long terme, qui nous fourniraient une image définitive sur la façon dont Internet affecte nos capacités cognitives. Mais une étude publiée récemment (.pdf) sur les habitudes de recherches en ligne, conduite par des spécialistes de l’université de Londres, suggère que nous assistons peut-être à de profonds changements de notre façon de lire et de penser. Dans le cadre de ce programme de recherche de cinq ans, ils ont examiné des traces informatiques renseignant sur le comportement des visiteurs de deux sites populaires de recherche, l’un exploité par la bibliothèque britannique et l’autre par un consortium éducatif anglais, qui fournissent un accès à des articles de journaux, des livres électroniques et d’autres sources d’informations écrites. Ils ont découvert que les personnes utilisant ces sites présentaient ‘une forme d’activité d’écrémage’, sautant d’une source à une autre et revenant rarement à une source qu’ils avaient déjà visitée. En règle générale, ils ne lisent pas plus d’une ou deux pages d’un article ou d’un livre avant de ‘bondir’ vers un autre site. Parfois, ils sauvegardent un article long, mais il n’y a aucune preuve qu’ils y reviendront jamais et le liront réellement.”
E de forma mais polêmica, que a nossa capacidade de criar conexões complexas diminuiria pela leitura rápida e saltando de link em link.
“Grâce à l’omniprésence du texte sur Internet, sans même parler de la popularité des textos sur les téléphones portables, nous lisons peut-être davantage aujourd’hui que dans les années 70 ou 80, lorsque la télévision était le média de choix. Mais il s’agit d’une façon différente de lire, qui cache une façon différente de penser, peut-être même un nouveau sens de l’identité. ‘Nous ne sommes pas seulement ce que nous lisons’, dit Maryanne Wolf, psychologue du développement à l’université Tufts et l’auteur de Proust et le Calamar : l’histoire et la science du cerveau qui lit. ‘Nous sommes définis par notre façon de lire.’ Wolf s’inquiète que le style de lecture promu par le Net, un style qui place ‘l’efficacité’ et ‘l’immédiateté’ au-dessus de tout, puisse fragiliser notre capacité pour le style de lecture profonde qui a émergé avec une technologie plus ancienne, l’imprimerie, qui a permis de rendre banals les ouvrages longs et complexes. Lorsque nous lisons en ligne, dit-elle, nous avons tendance à devenir de ‘simples décodeurs de l’information’. Notre capacité à interpréter le texte, à réaliser les riches connexions mentales qui se produisent lorsque nous lisons profondément et sans distraction, reste largement inutilisée.”
E o mesmo na escrita. Vejam o exemplo de Nietzsche que teria ficado mais “telegráfico” depois da comprar uma máquina de escrever e teria passado dos argumentos aos aforismos:
“En 1882, Friedrich Nietzsche acheta une machine à écrire, une ‘Malling-Hansen Writing Ball’ pour être précis. Sa vue était en train de baisser, et rester concentré longtemps sur une page était devenu exténuant et douloureux, source de maux de têtes fréquents et douloureux. Il fut forcé de moins écrire, et il eut peur de bientôt devoir abandonner. La machine à écrire l’a sauvé, au moins pour un temps. Une fois qu’il eut maîtrisé la frappe, il fut capable d’écrire les yeux fermés, utilisant uniquement le bout de ses doigts. Les mots pouvaient de nouveau couler de son esprit à la page.
Mais la machine eut un effet plus subtil sur son travail. Un des amis de Nietzsche, un compositeur, remarqua un changement dans son style d’écriture. Sa prose, déjà laconique, devint encore plus concise, plus télégraphique. ‘Peut-être que, grâce à ce nouvel instrument, tu vas même obtenir un nouveau langage’, lui écrivit cet ami dans une lettre, notant que dans son propre travail ses ‘pensées sur la musique et le langage dépendaient souvent de la qualité de son stylo et du papier’.
‘Tu as raison’, répondit Nietzsche , ‘nos outils d’écriture participent à l’éclosion de nos pensées’. Sous l’emprise de la machine, écrit le spécialiste allemand des médias Friedrich A. Kittler, la prose de Nietzsche ‘est passée des arguments aux aphorismes, des pensées aux jeux de mots, de la rhétorique au style télégraphique’.”
Poderiamos pensar hoje nos romances para telefone celular e no Twitter como um sinal desta transformação da sensorialidade? Toda técnica influi, certamente, sobre as maneiras de fazer e as forma de sentir e de pensar, principalmente com as tecnologias da inteligencias (Lévy) ou intelectuais (D. Bell). Mas outros fatores, menos tecnológicos, entram em jogo como os valores, as crenças e os hábitos, etc. Senão estaríamos instituindo um determinismo tecnológico difícil de sustentar. Mas não há dúvida de que as tecnologias da comunicação, ao agir sobre formas de lidar com contrangimentos do espaço e do tempo, e com o aprendizado e a memória, têm uma influência marcante na cultura. A internet não fugiria a esta lei geral. Vejam, nas citações abaixo, como isto ocorre na atual reconfiguração e remediação dos sistemas midiáticos:
“(…) Le processus d’adaptation aux nouvelles technologies intellectuelles est reflété dans les métaphores changeantes que nous utilisons pour nous expliquer à nous-mêmes. Quand l’horloge mécanique est arrivée, les gens ont commencé à penser que leur cerveau opérait ‘comme une horloge’. Aujourd’hui, à l’ère du logiciel, nous pensons qu’il fonctionne ‘comme un ordinateur’. Mais les changements, selon la neuroscience, dépassent la simple métaphore. Grâce à la plasticité de notre cerveau, l’adaptation se produit également au niveau biologique.
(…) Quand le Net absorbe un médium, ce médium est recréé à l’image du Net. Il injecte dans le contenu du médium des liens hypertextes, des pubs clignotantes et autres bidules numériques, et il entoure ce contenu avec le contenu de tous les autres média qu’il a absorbés. Un nouveau message e-mail, par exemple, peut annoncer son arrivée pendant que nous jetons un coup d’œil aux derniers titres sur le site d’un journal. Résultat : notre attention est dispersée et notre concentration devient diffuse.
L’influence du Net ne se limite pas aux bords de l’écran de l’ordinateur non plus. En même temps que l’esprit des gens devient sensible au patchwork disparate du médium Internet, les média traditionnels ont dû s’adapter aux nouvelles attentes de leur public. Les programmes de télévision ajoutent des textes défilants et des pubs qui surgissent, tandis que les magazines et les journaux réduisent la taille de leurs articles, ajoutent des résumés, et parsèment leurs pages de fragments d’information faciles à parcourir. Lorsque, au mois de mars de cette année, le New York Times a décidé de consacrer la deuxième et la troisième page de toutes ses éditions à des résumés d’articles, son directeur artistique, Tom Badkin, explique que les ‘raccourcis’ donneront aux lecteurs pressés un ‘avant-goût’ des nouvelles du jour, leur évitant la méthode ‘moins efficace’ de tourner réellement les pages et de lire les articles. Les anciens média n’ont pas d’autre choix que de jouer suivant les règles du nouveau médium.
Jamais système de communication n’a joué autant de rôles différents dans nos vies, ou exercé une si grande influence sur nos pensées, que ne le fait Internet de nos jours. Pourtant, malgré tout ce qui a été écrit à propos du Net, on a très peu abordé la façon dont, exactement, il nous reprogramme. L’éthique intellectuelle du Net reste obscure.”
E o Goggle com a nova Igreja, o novo Templo da medição, das tags, dos bancos de dados e da sistematização do mundo, que “compreende exatamente o que você quer dizer e que te dá exatamente o que você quer”:
“(…) Le siège de Google, à Mountain View, en Californie, le Googleplex, est la Haute Église d’’nternet, et la religion pratiquée en ses murs est le taylorisme. Google, selon son directeur-général Eric Schmidt, est ‘une entreprise fondée autour de la science de la mesure’ et il s’efforce de ‘tout systématiser’ dans son fonctionnement. En s’appuyant sur les téra-octets de données comportementales qu’il collecte à travers son moteur de recherche et ses autres sites, il réalise des milliers d’expériences chaque jour, selon le Harvard Business Review, et il utilise les résultats pour peaufiner les algorithmes qui contrôlent de plus en plus la façon dont les gens trouvent l’information et en extraient le sens. Ce que Taylor a fait pour le travail manuel, Google le fait pour le travail de l’esprit.
Google a déclaré que sa mission était ‘d’organiser les informations du monde et de les rendre universellement accessibles et utiles’. Cette société essaie de développer ‘le moteur de recherche parfait’, qu’elle définit comme un outil qui ‘comprendrait exactement ce que vous voulez dire et vous donnerait en retour exactement ce que vous désirez’. Selon la vision de Google, l’information est un produit comme un autre, une ressource utilitaire qui peut être exploitée et traitée avec une efficacité industrielle. Plus le nombre de morceaux d’information auxquels nous pouvons ‘accéder’ est important, plus rapidement nous pouvons en extraire l’essence, et plus nous sommes productifs en tant que penseurs.”
O clique generalizado, que prejudicaria a concentração e as articulações complexas, estaria marcando o ritmo da cibercultura:
“(…) L’idée que nos esprits doivent fonctionner comme des machines traitant des données à haute vitesse n’est pas seulement inscrite dans les rouages d’Internet, c’est également le business-model qui domine le réseau. Plus vous surfez rapidement sur le Web, plus vous cliquez sur des liens et visitez de pages, plus Google et les autres compagnies ont d’occasions de recueillir des informations sur vous et de vous nourrir avec de la publicité. La plupart des propriétaires de sites commerciaux ont un enjeu financier à collecter les miettes de données que nous laissons derrière nous lorsque nous voletons de lien en lien : plus y a de miettes, mieux c’est. Une lecture tranquille ou une réflexion lente et concentrée sont bien les dernières choses que ces compagnies désirent. C’est dans leur intérêt commercial de nous distraire.”
“(…) Si nous perdons ces endroits calmes ou si nous les remplissons avec du ‘contenu’, nous allons sacrifier quelque chose d’important non seulement pour nous même, mais également pour notre culture. Dans un essai récent, l’auteur dramatique Richard Foreman décrit de façon éloquente ce qui est en jeu :
‘Je suis issu d’une tradition culturelle occidentale, pour laquelle l’idéal (mon idéal) était la structure complexe, dense et ‘bâtie telle une cathédrale’ de la personnalité hautement éduquée et logique, un homme ou une femme qui transporte en soi-même une version unique et construite personnellement de l’héritage tout entier de l’occident. Mais maintenant je vois en nous tous (y compris en moi-même) le remplacement de cette densité interne complexe par une nouvelle sorte d’auto-évolution sous la pression de la surcharge d’information et la technologie de ‘l’instantanément disponible’. (…)”
Vc provavelmente já viu o Blog GDumb, que mostra totalmente o caráter oráculo do Google trackeando o autocompletar: http://www.gdummb.com
provocativo. muitas questões que não se esgotam em uma única resposta, um só entendimento. ele próprio um texto longo, reflexivo, e contendo "iscas" que podem dar uma coceirinha para surfar em outros links! pensar como a cibercultura articula numa outra perspectiva os laços sociais, não mais verticalizados e delimitados, mas transversais, múltiplos, escancarados, com os googles da vida perscrutando o desejo. a promessa da satisfação deste desejo, do encontro do objeto do desejo buscado a cada clique. nunca encontrado. insatisfação permanetnte, buraco, falta, mantendo a rede em movimento. mantendo o sujeito em movimento. um presente neste sábado de sol em sampa!